La bataille de la Loire Amboise - Chargé 18 et 19 juin 1940

 

Après la chute de Paris, face à l’avancée des troupes d’occupation allemandes, le haut commandement militaire tente d’établir une ligne de résistance sur la Loire. C’est à partir du 16 juin 1940 au soir, que le dispositif de défense se met en place au château d’Amboise avec l’arrivée d’une unité de chasseurs venant du camp du Ruchard.

Les 16 et 17 juin, des avions ennemis bombardent la cité et détruisent notamment la gendarmerie ainsi que des habitations des actuelles rue Germain Chauveau et rue des Martyrs de la résistance.

Le 18 juin, au matin, c’est un bataillon du R.I.C.M (Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc) qui entre en ville.

D’Amboise à Chargé, la défense est assurée par le R.I.C.M, les chasseurs du Ruchard et quelques éléments du G.R.D.I (Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie)

Le 18 juin, dans l’après-midi, les soldats du génie font sauter le pont rive sud, entre l’Île d’or et le pied du château, afin d’empêcher les troupes allemandes de franchir la Loire.

En empruntant la partie nord du pont restée intacte, l’avant-garde allemande s’installe sur l’île d’Or où elle essuie le feu vigoureux des défenseurs du château.

Le 19 juin, dès l’aube, la première tentative de traversée de la Loire à Amboise avec des embarcations se solde par un échec. Les allemands, sur la rive droite, se dirigent en amont. Les artilleurs français, installés au lieu-dit La Briquetterie, détruisent sur l’autre rive (lieu-dit Les Fougerets) un camion-citerne et un camion (ou dépôt) de munitions : aucun survivant. (à moins que ce ne soit l’œuvre de la batterie installée à la Pagode de Chanteloup, selon d’autres témoignages)

Dès 7 h du matin, les allemands tentent de traverser dans des bateaux à moteur entre Les Fougerets et les Iles Bardes (Pocé sur Cisse) ; les défenseurs de Chargé, en bord de Loire, les mitraillent. A Amboise, le château est soumis à un bombardement incessant.

A 11 h un commando allemand franchit la Loire et arpente la route du château de Pray. En début d’après-midi, malgré la mitrailleuse en batterie, postée entre la mairie et la Loire, et la résistance farouche des soldats du R.I.C.M, les allemands réussissent à entrer dans Chargé. Le combat continue à travers le village : la poste, la mairie et l’école subissent de gros dégâts (les réparations, commencées en août 1940 se termineront en février 1941).

Malgré la résistance héroïque des hommes du G.R.D.I, les troupes allemandes investissent la ferme de la Girardière, montent dans le grenier, cassent des tuiles, installent une mitrailleuse et tirent sur les soldats français qui se replient à travers les vignes. Les combats durent une heure. A 17 h, c’est fini : les allemands occupent la ferme et y resteront quelques jours.

Le Lieutenant Granger et 10 de ses hommes périront lors de ces combats de Chargé. Ils seront inhumés au cimetière du village, ainsi qu’une victime civile.

Une fois la percée réalisée à Chargé, les allemands entrent à Amboise par la porte des Lions du château vers 17h. Les défenseurs d’Amboise, moins nombreux, rendent les armes et les faibles effectifs du RICM positionnés au château sont faits prisonniers. La prise d’Amboise fait tomber les positions défensives de l’armée française sur la Loire et précipite, peu de temps après, la chute de Tours le 20 juin 1940.

 

Résumé succinct par Jocelyn Conzett

SourcesThierry Vivier « Amboise dans la tourmente de la guerre et de l’occupation » Editions Alan Sutton

Récit du Sous- Lieutenant Gondé rapporté par Abel Anjorand